Dans notre société moderne, le temps est devenu une ressource précieuse et souvent source de stress. Nous vivons dans un monde où la rapidité et l’efficacité sont valorisées, souvent au détriment de notre bien-être personnel.

71 % des salariés disent manquer régulièrement de temps et près d’un Français sur trois se dit insatisfait de la manière dont il équilibre son temps de vie.
Cette course effrénée contre la montre, où l’on se retrouve souvent « à bout de souffle », peut avoir des conséquences néfastes sur notre santé mentale et physique.
Il est donc crucial de se réconcilier avec le temps et de comprendre l’urgence de ralentir, tant que possible, pour mener une vie plus équilibrée et épanouissante.

Être pressé(e) ou se presser est devenu la norme, mais à quel prix ?

💢 Comprendre notre relation au temps

La perception du temps a évolué avec les avancées technologiques et les exigences croissantes de la vie professionnelle et personnelle. Les pressions modernes nous poussent à maximiser chaque minute, à être constamment productifs et à répondre instantanément aux sollicitations, que l’enjeu soit de l’ordre de la performance ou du besoin de se sentir vivant.

Économistes, sociologues et psychologues n’ont d’ailleurs pas la même vision de notre rapport au temps, tout comme notre regard varie selon notre parcours de vie, nos enjeux personnels ou professionnels du moment.

Cette pression constante que nous sommes nombreux à ressentir, entraîne un sentiment d’épuisement et de stress chronique. Comprendre notre relation au temps implique de reconnaître ces pressions et de prendre conscience de leur influence sur notre quotidien.
Pour les enfants, cela se traduit par des emplois du temps remplis à bloc, tandis que les parents doivent gérer la charge mentale associée. Le fameux « métro/boulot/dodo » existe depuis longtemps, mais il semblerait que la sensation soit de plus en plus présente et impactante, avec l’impression d’un tapis roulant dont on accélère régulièrement le rythme.

Ce vécu est souvent renforcé par notre éducation, par la société, qui nous inculque dès le plus jeune âge de nous dépêcher et par nos croyances qui valorisent la productivité à tout prix.
Dans ce contexte, identifier nos parasitages, qu’ils soient internes (culpabilité, perfectionnisme…) ou externes (sollicitations personnelles, professionnelles, sociales), est essentiel pour analyser la situation et retrouver un équilibre.

💢 Pourquoi il est urgent de ralentir ?

Ralentir n’est pas seulement un luxe, mais une nécessité pour notre santé mentale et physique. De plus en plus d’études montrent que le stress chronique peut conduire à des problèmes de santé tels que l’anxiété, la dépression, et même des maladies cardiovasculaires.

Notre rapport au temps impacte notre vécu émotionnel. Il suffit de l’analyser avec le prisme des 4 émotions primaires pour identifier les messages perceptibles :

• La peur : Être anxieux face au calme, au vide, à l’absence d’activités ou encore avoir peur de ne pas finir un dossier à temps, d’être en retard et de décevoir l’Autre…
• La colère : Être frustré de ne pas pouvoir faire tout ce que l’on veut/doit faire, de manquer de temps.
• La tristesse : Être découragé de ne pas voir le bout, déçu de ne pas avoir pu tout faire (à temps).
• La joie : Être heureux quand on est « dans le flow », qu’on ne voit pas le temps passer.

Le rapport au temps est également en lien avec nos 6 besoins fondamentaux :

• Physiologiques : respecter notre propre rythme, pouvoir dormir, se reposer.
• Sécurité : avoir confiance en la vie et faire du temps un allié facteur de stabilité.
• Estime : avoir et prendre du temps pour soi, être conscient qu’on le mérite.
• Appartenance : trouver le juste équilibre pour partager son temps avec sa famille, ses amis sans culpabilité.
• Accomplissement : faire ses choix de manière consciente et congruente pour trouver les ingrédients de son propre bonheur.

Quand nos besoins sont satisfaits et que notre joie est perceptible, nous sommes proches de l’état dit de « flow ». Le concept de « flow », élaboré par Mihaly Csikszentmihalyi, représente l’état mental dans lequel on se trouve lorsque l’on est totalement absorbé par ce qu’on fait, dans une concentration maximale… un peu hors du temps justement.

Alors, c’est bien beau tout ça, mais comment on fait au quotidien pour ralentir ou du moins se réconcilier avec le/notre temps ?

💢 5 stratégies pour se réconcilier avec le temps

🔻 Agir pour se réapproprier son temps

Comment utilisez-vous vos 86 400 secondes quotidiennes ? En listant vos activités, identifiez celles qui vous occupent le plus et distinguez ce que vous aimez faire de ce qui vous pèse. Si le résultat ne vous convient pas, mettez en place des actions pour vous rapprocher de la situation souhaitée. Enfin, notez ce que vous feriez avec du temps supplémentaire : le simple fait de l’écrire rend cette réalité tangible. Un premier pas pour reprendre le contrôle.

🔻 Prioriser et planifier

Identifiez ce qui est vraiment important pour vous. Matrice d’Eisenhower, lois sur le temps… les outils ne manquent pas, mais le meilleur sera celui qui résonne avec votre réalité. Je vous propose une question simplissime (oui, vous allez peut-être sourire) : « Qu’est-ce qui est le plus important pour moi ? Tout de suite, maintenant ? ». Testez-la : elle pourrait devenir votre boussole la plus fiable.

🔻 Apprendre à dire non

Dire non est un acte de respect envers soi. Cela implique de poser des limites, même si c’est difficile quand on est empathique ou qu’on craint de décevoir. La clé ? Clarifier ses besoins en prenant conscience de ce à quoi on dit « non » quand on dit « oui » à l’Autre, à contre-coeur. Exemple : décliner une réunion non essentielle pour préserver un moment de repos. Petit à petit, ce « non » deviendra un allié pour votre équilibre.

🔻 Tenir compte de ses drivers

Un driver est un message internalisé depuis l’enfance (« Dépêche-toi », « Sois parfait »…) qui influence nos comportements adultes. Respecter ces drivers inconscients permet de gagner en estime de soi, mais ils peuvent aussi nous pousser à la surcharge. Identifier le vôtre pourrait vous aide à ajuster votre rapport au temps. Par exemple, si votre driver est « Fais plaisir », apprendre à dire non devient une libération, comme évoqué dans la stratégie précédente.

🔻 Adopter la « slow attitude » ou comment ralentir !

La tendance « slow » propose de savourer l’instant plutôt que de courir après lui. Pour nous, citadins pressés, cela peut sembler utopique… mais commencez par des micro-actions : prendre 5 minutes pour respirer, déguster un repas sans écran, ou marcher en conscience. Comme le disait Sénèque : « Ce n’est pas que nous ayons peu de temps, c’est que nous en perdons beaucoup. »

Ces 5 stratégies peuvent s’envisager séparément ou de manière complémentaire.

Le meilleur outil ? Celui qui fonctionne pour vous. Alors, prêt à tester ?

Conclusion

Se réconcilier avec le temps est un processus qui nécessite une prise de conscience et un engagement envers soi-même. En ralentissant, nous pouvons non seulement améliorer notre bien-être personnel, mais aussi créer un environnement plus harmonieux et équilibré autour de nous.
Il est temps de prendre des mesures concrètes pour intégrer le ralentissement dans notre vie quotidienne et redécouvrir la joie de vivre pleinement chaque instant.

En adoptant ces stratégies, nous pouvons tous aspirer à une existence plus sereine et épanouissante.

Et si la vraie performance était finalement de savoir ralentir ?

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